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· Recours à l’expertise: Tout ou en partie?

· Des coûts qui s’allègent durablement

Que doit-on externaliser au juste pour être sûr d’y gagner? Plus d’une centaine d’entrepreneurs surmotivés par le sujet -à en juger par le flux ininterrompu de questions- ont participé au débat qui a eu lieu le 26 mai à Casablanca. Une réflexion organisée par l’Amlog (Association marocaine pour la logistique) qui tombe pile dans la préoccupation du moment avec le développement du marché marocain de la logistique, investi notamment par les trois mastodontes Geodis, Maersk et Exel. De plus en plus d’entreprises s’interrogent sur le recours à une expertise pour un pan de leur activité, explique en substance Fabrice Clayette, chef de projet du groupe Geodis. Confier à un prestataire extérieur tout ou partie de ses opérations de flux ou administratives lui permettrait, selon lui, de se “recentrer sur ses compétences premières”. De même, “confier son flux à un spécialiste qui possède de meilleures capacités d’achat permet à la société d’obtenir les meilleurs prix”, observe Clayette. Pour l’Amlog, c’est indéniable, l’externalisation “est un gage de gains et de performance en terme de coûts”. Par exemple, il est moins onéreux de faire gérer ses stocks par un prestataire de services logistiques que de les prendre en charge soi-même, selon l’association. Deux conditions néanmoins à l’externalisation: détenir le contrôle du système d’information reliant tous les acteurs de la chaîne et surtout s’en remettre à un expert avec qui l’on entretient, de bonnes relations afin d’optimiser l’ensemble de la chaîne logistique. Sanaa Hassini, responsable marché pour le groupe Maroc Fruit Board, a exposé ce que sont pour elle les facteurs de réussite du processus. L’externalisation est avant tout une décision stratégique et non une opération de “débarras d’un problème particulier au sein de l’entreprise”. A oublier donc: externaliser ce qui ne marche pas chez soi en pensant que ça fonctionnera mieux chez un autre. L’activité nécessite, selon Hassini, une bonne mise au point des indicateurs de mesure et de performance de la prestation pour tendre à un succès optimal. Pour Alexandre de Suzzoni, directeur pôle Distribution chez Altadis, l’entrepreneur doit avoir les idées “parfaitement claires sur son business et sa stratégie à moyen terme avant d’engager le processus”. De même, il estime que les entreprises ne sont pas obligées de “tout externaliser”. Il est même recommandé de travailler progressivement à la délocalisation de ses activités. “Une externalisation bien choisie et bien cadrée est source de bénéfices à coup sûr”. Pour sa part, le cigarettier l’a choisi pour le gardiennage de ses sites. Le budget de 3,5 millions de DH a ainsi pu être divisé par deux, indique de Suzzoni. Le transport du personnel fait l’objet également d’une externalisation pour un bénéfice de 4,7 millions. En revanche, la livraison aux clients restera sous le contrôle exclusif du groupe. “C’est niet! il est “hors de question de le sous-traiter à quiconque”.

Vous avez dit “4PL”?


Seules deux entreprises sur le marché proposent le fourth-party logistics providers (4PL). Il s’agit des groupes Geodis et Exel. Le 4PL est un nouveau mode d’organisation, parfois intégré dans un 3PL (qui exécute la fonction, la planifie et fait le lien avec les autres parties de la chaîne) et qui consiste à externaliser la totalité de la chaîne logistique, des process et du pilotage. Les trois métiers et compétences-clefs d’un 4PL sont le conseil, le pilotage et le logiciel. A noter que contrairement au 3PL où le client garde un droit de regard sur le pilotage, le 4PL se charge totalement de la gestion de la chaîne logistique. L’avantage pour l’entreprise est la réduction des coûts et un gain en espace et en temps.

Céline PERROTEY

L'ECONOMISTE

Edition du 14/2/2006